House Monkey Record

House Monkey Records




En passant dans l’étroite ruelle de Tracy, arrête toi devant cette grande vitrine qui éclaire partiellement le trottoir. Ecoute cette musique électronique qui résonne dès que la porte s’entre-ouvre, regarde les vinyles danser sur les platines et observe ces personnes confortablement assises dans le canapé en cuir, au milieu des disques.

Celui avec des chaussettes Pokémon, c’est Anthony. C’est lui qui tient le House Monkey Record ! Il a baptisé ainsi son shop de vinyles suite à un constat sociétal-comportemental issu de ses sorties entre amis : Ils aimaient danser mais aussi “foutre le bordel, se plaindre de la musique, voler des bières… et ça, c’est Paris. Les gens sortent, s’embrouillent, dansent, crient. Si Paris est une jungle pleine de singes, il leur faut une maison.” Et House Monkey Record fut.

Dans ce refuge de primates, on ne trouve que des vinyles de jeunes labels indépendants et parisiens, car Anthony croit plus en la nuit parisienne qu’en la scène française : “On est parti de rien, il n’y avait pas d’événements, pas de festivals, pas d’ambiances et maintenant au moindre espace vert, une soirée s’y installe. Même en Hiver. Il y a 10 ans, la musique électro c’était la drogue. Aujourd’hui c’est un facteur important pour les jeunes, l’économie, la scène française.”

Et dans l’ébullition de ces nuits parisiennes électroniques, le vinyle n’est qu’un détail. “Ce n’est pas le vinyle qui est indispensable, c’est la musique” d’après le jeune disquaire qui reconnaît l’importance de l’objet visuel quand il aide à mémoriser ce qu’il renferme. “Je peux avoir 500 tracks sur ma clé USB, je ne retiendrais que 10% des noms, alors que je peux avoir 50 vinyles, et être sûr de savoir tout ce qu’il y a dessus quand je vais mixer. J’ai la mémoire de l’objet.”

Si tu observes toujours le shop depuis la rue, approche toi de la vitrine. Tu apercevras un disque “Copie Blanche” mis en évidence sur une platine. “Copie Blanche 1 - Beats around the bush”, c’est le plus beau de sa collection “parce qu’il ne m’a pas laissé le choix. Je suis tombé amoureux dès que je l’ai écouté. Les tracks sont chanmé et les personnes que j’y ai rencontré sont exceptionnelles“ Mais le choix d’élites est difficile pour Anthony “parce que la scène française est devenue un truc de malades. Il y a tout le temps des trucs trop biens qui sortent. Les gens achètent le disque 1, le disque 2, le disque 3 à la suite…”

Plus qu’un joyeux shop de vinyles, House Monkey Record c’est aussi un label, un collectif (House Monkey Family) un distributeur (House Monkey Distribution), un repère pour la jeune scène électro, une boutique de découvertes pour les curieux, une vitrine pour les artistes parisiens, une rangée de platines pour les DJ, des places libres sur le canapé et un frigo rempli de bières...

Alors la prochaine fois que tu passes devant le House Monkey Records, pousse la porte, ils te feront une place.



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