Voilà un p’tit moment qu’une nouvelle scène parisienne a émergé. Et dans son sillon, pléthore de collectifs aussi créatifs que talentueux. Le Pas-Sage a vu le jour en 2014 dans une mouvance, il est vrai, un peu plus « free ».
A l’occasion de leur 2 ans, j’ai posé quelques questions à un des fondateurs du Pas-Sage : Thomas Zanovello.
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Salut Thomas ! Vous avez fondé le Pas-Sage en 2014. Comment est venu le truc ?
A l'origine on vient de la Free. Nos premières teufs ont eu lieu au Fort de Buc (un fort militaire abandonné derrière Versailles). On faisait ça avec une équipe déjantée venant de la banlieue ouest... Après quelques déboires avec les flics on a tous eu envie d’aller plus loin : on avait la même vision de la fête libre alors ça s’est fait assez naturellement. J'avais l’ambition de monter un collectif depuis un certain temps. Après la dernière free au Fort, J'ai rassemblé les personnes les plus intéressées par le projet et monté l’association.
Les gars d’Under.Co ont un très bon souvenir de votre première teuf au Village Russe (Vox, JPLD et moi même mixions, Paul avait graph une fresque). Raconte-moi un peu le chemin parcouru depuis ?
Après notre premier événement au Village Russe, nous avons été assez silencieux jusqu'à la fin de l'année 2014. Nous avons organisé une Free de 100 personnes dans un train abandonné près de Créteil qui s'était super bien passée, mais à part ça pas grand chose !
C'est au début de l'année 2015 que la cadence a commencé à s'accélérer. On a organisé notre premier anniversaire au Hangar 56, un squat en plein cœur de Paris, qui fut un carton plein. Une entrée gratuite, une programmation éclectique, une expo d'artistes indépendants, une performance de Graff, une librairie, un bar à tout petit prix, la vente de nourriture faite maison, bref on a fait ce qu'on préfère ! Ensuite on a organisé notre deuxième événement au Village russe qui a rassemblé plus de 1500 personnes donc autant te dire que c'était une belle réussite ! Et après une petite césure durant l'été on a enchaîné deux Free dans un spot mythique des Hauts-de-Seine et un événement « à la cool » dans le squat de la Jarry à Vincennes.
Quelques galères ... ?
Alors les galères (rires) ! Déjà on va commencer par le Village Russe, qui nous a annulé un troisième événement, prévu chez eux en octobre 2014. Faire face à une annulation n'est jamais facile. Déjà pour nous, en tant qu'organisateurs et par rapport au travail fourni en amont, mais aussi pour le public qui est assez dur à Paris et qu'il ne faut pas décevoir sous peine de perdre sa confiance ! On a aussi eu quelques problèmes à certaines free dus à des teufeurs qui ont abusé de leurs libertés (rires) ! Mais globalement on a toujours trouvé une solution à ces « galères » et ça n’a jamais été très grave.
J’vous connais bien les gars, et je sais que vous voulez donner un accès à tout le monde, quitte à casser vos prix (et vous le faites !). Finalement, est-ce que le pari est réussi ? Gros « melting-pot » du public ?
On s'est rendu compte que, malheureusement, casser les prix ne suffisait pas. Il fallait innover face à des collectifs et à un « public » qui ne jurent que par la tête d'affiche et le spot ! Du coup, au-delà de la musique, on aime proposer une scénographie faite main et des activités diverses (performance vidéo, expo, stands maquillages, jeux vidéo, jeux de société, friperie, etc.). Avec cette démarche, on s'est construit une identité propre et on a réussi à fédérer un petit public de « fidèles » auquel on est très attachés. Le « melting-pot » comme tu dis, s'est ressenti lors de l'EXODE, notre deuxième et dernier événement au VR. Avec 3 salles, 3 collectifs, 3 styles de sons différents (Techno / Acid old school / Transe) et un prix à 5€, les gens sont venus de tous les horizons ! D’ailleurs, une bonne partie du public nous a avoué venir pour l'ambiance plus que pour la musique et nos lieux! Nous pensons que « la fête » est un tout, une ambiance générale, qui ne doit pas se limiter à un style de son ou à un nom.
Je sais que vous prônez une musique très orientée techno, dans la ligne des grosses ambiances teuf. Vous avez l’intention d’ouvrir l’accès du Pas-Sage à des Dj plus typés house ?
Haha ! Il y a une part de vrai mais notre volonté n'est pas de promouvoir uniquement la techno indus et froide! On prône la techno indus, mais aussi l’Acid old school, la transe, le breakbeat et un peu de house aussi bien sûre. On a un projet qui s’intitule « Le Pas-Sage Hors-Klub » qui consiste à inviter des artistes autres que « techno ». Ca partirait du Jazz, en passant par la Funk, mais aussi le hip hop, l’afro beat et l’afro house, la disco, la new wave, et tous les styles de sons qui nous rappelent le fait qu’on est des amoureux de musique avant d’être des amoureux de « techno ».
Merci beaucoup Thomas, J’te souhaite beaucoup de courage et de réussite pour vos 2 ans. !
A bientôt !
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